Aujourd'hui, 19 octobre le Chili connait une nouvelle journée de mobilisation. A la base de celle-ci, l'Université du Chili.
L'édifice est occupé et décoré de banderoles qui réclament une éducation gratuite et de qualité.
Ce mouvement tient depuis le mois de mai et est loin de s'épuiser, enchaînant grèves, manifestations dans tout le pays. Il est à l'image des dernières mobilisations qui ont réussi à rassembler
près de 500 000 jeunes. Ils ont défilé dans les rues de Santiago du Chili, dans un pays qui compte un peu plus de 16 millions d'habitants. Jamais depuis la chute de PINOCHET le pays n'avait connu
de si grandes manifestations.
La mobilisation a connu un tournant ces dernières semaines avec l'entrée des travailleurs dans le mouvement. Par l'intermédiaire de la principale centrale syndicale, la Centrale Unitaire des
Travailleurs CTU. Elle a lancé un appel de grève générale voulant étendre la contestation à l'ensemble des mesures de restrictions prises par le Gouvernement. Elle demande un changement de modèle
économique.
"Il est temps de changer de système politique, de système économique, afin de parvenir à une redistribution plus juste du pouvoir et des richesses" : propos tenus par une jeune étudiante de 23
ans, Camilla VALLEJO. Elle est responsable de la principale fédération étudiante, les médias du pays n'hésitent pas à la comparer au CHE GEVARA. Camilla VALLEHO marche maintenant main dans la
main avec les syndicats. Récemment, elle et sa famille ont été placées sous protection policière suite à des menaces physiques. L'une d'elles est venue d'une responsable du Ministère de la
Culture. Cette femme, Tatiana ACUN'A avait écrit sur son Twitter, au sujet de Camilla : " Si on tue la chienne, on se débarrasse de la portée". Une phrase, de sinistre mémoire, prononcée par le
Général PINOCHET, le 11 septembre 1973, jour du coup d'Etat contre le Président Salvador ALLENDE.
Le 25 août, la manifestation est violemment réprimée par les autorités provoquant plusieurs centaines d'arrestations mais surtout le décès d'un adolescent. Voilà la seule réponse du Gouvernement
néo-libéral dirigé par Sébastian PINERA, l'un des hommes les plus riches du pays, surnommé le BERLUSCONNI chilien.
Ce mouvement trouve écho partout en Europe et notamment en France où un rassemblement a eu lieu devant l'Ambassade chilienne. Une délégation de jeunes Chiliens a même été reçue par Stéphane
HESSEL. L'exemple chilien devrait nous inspirer surtout en tant que Français car le Chili a, avec la période de PINOCHET et des Gouvernements réactionnaires suscessifs, connu une casse de tous
les services publics. C'est ce que les gouvernements libéraux essayent de faire aujourd'hui en France en s'attaquant notamment à notre système de santé et d'éducation.